L’Oeuvre

Les débuts (1919-1936)
Une technique post-impressionniste est mise au service d’une vision animiste puis expressionniste. Vers 1925, sur une imagerie populaire et folklorique, il tente une recherche plastique dont la poésie doit moins au sujet qu’à la nature du peintre.

Période post-cubiste (1930-1946)
Sous les influences post-cubistes et celle de Picasso, il se préoccupe surtout de l’architecture de ses compositions ; la représentation ne compte qu’en fonction d’une invention de plans, lignes et couleurs, au service d’un univers plastique subjectif.  Les objets prennent alors une valeur magique rituelle (bateau, chaise, vélo, …)

Période matiériste (1946-1960)
La thématique subsiste mais la matière s’impose comme élément primordial.  Parallèlement à l’art brut, aux démarches de Jean Dubuffet, le caractère de l’oeuvre est déterminé par le matériau employé.  (Matérialisation par la matière-couleur, incorporation de chiffons dans les pâtes colorées, puis du sable). Une déformation cubo-expressionniste subsiste.

Période abstraite (1960-1976)
Il incise les matières sablées d’écritures imaginaires et de signes abstraits.  Sous l’influence de la philosophie Zen et de l’esprit oriental, il réalise des compositions très dépouillées où, arabesques et signes engagent à la méditation.

Très jeune, René Guiette se sent attiré par le mystique et l’ésotérisme en poursuivant des études de philosophies mystiques, et,  ésotériques occidentales et orientale.  Au retour de la guerre de 1914-18, en autodidacte, il commence à peindre en 1919 d’une manière post-impressionniste.  Il se passionne aux différents courants artistiques européens et connaît ainsi Le Corbusier à qui il demande, en 1925, de lui construire sa maison-atelier “Les Peupliers” à Anvers (seule architecture du Corbusier en Belgique).
Il se montre attentif à l’oeuvre de Picasso et conçoit dans les années 30 un langage post-cubiste avec lequel il recompose une réalité d’ordre intérieur.  Il se lie avec de nombreux littérateurs et peintre internationaux avec lesquels il entretient une correspondance suivie.
Après la deuxième guerre mondiale, parallèlement à un nouveau courant européen, il pratique le tableau-objet.  De même, il se voue à ses activités d’écriture et de photographie.  Il est appelé à enseigner à l’Ecole Supérieur de la Cambre.  Il écrit des articles d’initiation artistique sous le pseudonyme de Blaise Distel.
Il reçoit en 1950 le Prix Santa Margherita, en 1955 le Prix Jockey Club de la Biennale de Sao Paulo, en 1961 le Prix du Ministère des Affaires étrangères à la Biennale de Tokyo et en 1968 le Prix de la Critique d’Art Belge..
Vers 1960, le signe est omniprésent dans son oeuvre et sous l’influence Zen sa peinture abstraite devient support à la méditation.
En 1975, à Bruxelles il reçoit le Prix Quinquennal de la Peinture.

II décède le 19 octobre 1976 à Anvers.

Très lié aux milieux artistiques et littéraires parisiens, René Guiette a toujours été au contact des avant-gardes.  Son parcours épouse successivement les grands mouvements qui ont marqué l’art du XXème siècle : expressionnisme, cubisme, primitivisme, art abstrait informel.

Les diverses mutations de l’oeuvre de Guiette obéissent à une logique interne ; celle d’une pensée qui subordonne le geste pictural à la recherche de la connaissance de soi : “les peintures sont méditations”.
La peinture est la révélation du peintre et de la connaissance”, dit-il.